Cycle de conférences
« À quoi sert Mozart aujourd’hui ?
Surprenante actualité de ses opéras »

Les Noces de Figaro est un opéra en italien, adapté de la pièce française de Beaumarchais créée en 1784, d’abord censurée pour son contenu polémique – social et politique -, avant de connaître le succès public. Contrairement aux clichés répandus sur la vision négative de la femme dans les opéras, ce sont elles qui ont ici le beau rôle : la comtesse et sa femme de chambre Suzanne sont des modèles d’intelligence et de sensibilité, capables de transformer l’ordre social !

Les œuvres artistiques du 18^e siècle interrogent souvent la coexistence difficile entre la raison et les sentiments. On verra comment cet opéra examine la palette extrêmement variée des sentiments qu’éprouve chaque personnage, en fonction des situations qu’il traverse. Véritable “éducation sentimentale“, l’histoire des Noces amène chacune et chacun de nous à s’interroger sur la pertinence de ses réactions émotionnelles.

Le carnaval est une tradition millénaire qui trouve son origine dans les civilisations agricoles, partout dans le monde, mais qui a presque entièrement disparu de notre civilisation « moderne ». Quand on interroge le texte de la Flûte enchantée, on repère de nombreuses références à cette tradition, en partie cachées et codées. Pourquoi ces allusions, en plein Siècle des Lumières ? Et pourquoi sont-elles cachées ? L’enquête sur ce mystère s’annonce passionnante !

L’histoire de la Flûte enchantée se déroule dans une Égypte improbable : il y est question de dieux antiques, de cérémonies d’initiation au culte d’Isis et Osiris, mais visiblement inspirées des rites franc-maçons de l’époque. Quel drôle de mélange ! Qu’est-ce que tout cela signifie ? Est-ce une histoire fantaisiste, ou bien peut-on lui trouver une cohérence et une signification qui nous parle encore aujourd’hui ?

Don Giovanni est un opéra qui reprend une histoire passionnante déjà développée par Molière, qui s’était lui-même inspiré d’un auteur espagnol, créateur du scénario originel. Comme chez Molière, la pièce raconte une histoire, prétexte à un débat d’idées. C’est un support de réflexion sur le rapport de l’Homme à ses semblables et au monde qui l’entoure, sur ce qui fonde et organise notre vie commune. Aujourd’hui, alors que l’on questionne la place – ou l’absence – de la morale dans l’espace politique, cet opéra peut-il encore nourrir notre réflexion ?

L’enlèvement au sérail reprend une vieille histoire déjà abondamment utilisée dans d’autres opéras : celle de deux femmes occidentales enlevées et enfermées à la cour d’un sultan turc, que leurs amoureux viendront délivrer. On s’interrogera sur ce sujet très « cliché » en apparence, et on verra qu’il recèle lui aussi une réflexion très poussée sur ce qui distingue la « civilisation » de la « barbarie », et sur ce que ces termes peuvent signifier, à l’époque de Mozart comme dans notre société actuelle.